Vous trouverez des informations complémentaires sur le classement EF EPI 2020 pour la France ? ICI

Le niveau insuffisant des Français en langues étrangères, et en anglais en particulier, est un sujet d’inquiétude et de débat récurrent dans les médias, la presse, le gouvernement, les discussions d’entreprise, dans les familles ou entre amis. A juste titre, car la maîtrise de l’anglais n’a jamais été aussi cruciale dans notre monde globalisé et un marché du travail devenu hyper compétitif. La maîtrise de l’anglais est non seulement devenue indispensable à la réussite individuelle (je serai presque tentée d’écrire à la survie professionnelle), mais également à celle des entreprises, et même celle d’un pays !

Pourtant, notre éternel bonnet d’âne sur le sujet est devenu une marque nationale, un fait acquis, presque une fatalité. La communauté internationale s’interroge sur les forums en ligne : Mais pourquoi les Français sont-ils aussi mauvais en anglais? N’ont-ils aucun intérêt pour les langues étrangères?  Pourquoi, quand on visite ce beau pays et qu’on n’a pas la chance de connaître le Français, a-t-on tant de mal à se faire comprendre pour les choses les plus simples ? Un simple petit tour en dehors des frontières permet de recueillir une liste sans fin d’anecdotes qui font mal et en disent long (très long…) sur l’état de la maîtrise des langues en France en 2018 (oui, oui, MAINTENANT, pas au 19ème siècle..). La maîtrise de l’anglais de certains de nos voisins Européens est impressionnante et a clairement de quoi nous faire rougir de honte.

En France, autour de la table, ceux qui partagent le constat et ceux qui défendent l’honneur national se déchirent. On peut agiter les bras et se déchirer sans fin autour du sujet ou voir s’il existe des études, des mesures et des chiffres qui permettent d’objectiver un peu les choses et savoir ce qu’il en est vraiment. Or pour l’anglais, une telle mesure existe ! Il s’agit de l’indice de compétences en anglais EF EPI (Education First English Proficiency Index). EF Education First est une société d’éducation internationale spécialisée dans la formation linguistique. L’indice de compétence en anglais EF (EF EPI) est le classement le plus complet au monde des compétences en anglais des adultes par pays. Chaque année des centaines de milliers de personnes passent le test en ligne gratuit présent sur leur site et les résultats de ce test permettent d’alimenter le classement.

Le 30 Octobre 2018 est parue la 8ème édition de ce classement mondial. Il se base sur des données de tests de plus de 1 300 000 participants qui ont passé le test EF SET en 2017 dans 88 pays ! L’EF SET est un test d’anglais adaptatif en ligne qui détermine les aptitudes de lecture et d’écoute. Il s’agit d’un test standardisé, aux résultats objectifs, conçu pour classer les compétences en langue des candidats dans l’un des six niveaux établis par le Cadre Européen de Référence pour les langues (CECR). Il est accessible gratuitement sur internet à tout utilisateur. Si vous voulez tester votre niveau d’anglais et faire partie de la cohorte 2018 de personnes testées pour votre pays, rendez-vous sur www.efset.org/research !

Alors, que dit l’EF EPI pour la France ? Les Français se sont-ils améliorés en anglais ces dernières années? Où se situe la France dans le classement international des compétences en anglais? Comment se positionne-t-elle par rapport aux autres pays industrialisés au niveau mondial ? Et au sein de l’Europe ?

Maîtrise de l’anglais : la France en 35ème position au niveau mondial

En 2018, la France se situe à la 35ème place au niveau mondial, sur un total de 88 pays, et son niveau de compétence est « moyen ». D’après la grille des niveaux EF EPI cela signifie que le participant français « typique » peut participer à une réunion de travail dans son domaine de spécialisation mais n’est pas capable de s’exprimer suffisamment pour réaliser une présentation professionnelle complète (niveau de compétence « élevée »). Il est donc essentiellement en position d’écoute ou d’intervention orale limitée mais n’est pas capable de défendre son point de vue, de développer un argumentaire détaillé, d’utiliser des propos nuancés et encore moins de négocier un contrat avec un anglophone (niveau de compétence « très élevée »). Au quotidien, il arrive à saisir les paroles des chansons qu’il entend, peut écrire des mails professionnels sur des sujets familiers, mais a du mal à suivre une émission télévisée, lire le journal (niveau de compétence « élevée ») et ne peut aborder des textes de niveau avancé, techniques ou non (niveau de compétence « très élevée »).

Classement mondial EF EPI 2018 des compétences en anglais
Classement mondial EF EPI 2018 des compétences en anglais
Niveaux de compétences en anglais de l'indice EF EPI
Niveaux de compétences en anglais de l’indice EF EPI

L’ensemble des 88 pays couverts par l’EF EPI entrent dans les fourchettes de compétence A2 à B2 du Cadre Européen des Langues. Le niveau de compétence « très élevée » correspond au niveau B2. Le niveau de compétence « très faible » correspond au niveau A2. Les niveaux de compétence « faible », « modérée » et « élevée » couvrent donc le niveau B1, qu’ils affinent en trois niveaux de maîtrise bien distincts.

Maîtrise de l’anglais : le niveau stagne en France

Le couperet tombe… et il est sans appel ! Le niveau de compétence en anglais des français n’a malheureusement pas progressé depuis 2011, date du premier classement. Il oscille légèrement entre les niveaux de compétence « moyenne » et « faible » en fonction des années.

compétence en anglais de la France sur la période 2011-2018
Evolution de l’indice de compétence en anglais de la France sur la période 2011-2018
Niveau de maîtrise de l'anglais en France en fonction de l'âge
Niveau de maîtrise de l’anglais en France en fonction de l’âge

L’écart de compétence entre les générations en France est plutôt faible également. En fait, il y a une superbe stabilité du niveau d’anglais à travers les classes d’âge en France autour du niveau moyen.

Le rapport EF EPI note : « Dans les endroits où il y a peu de différences perceptibles entre les tranches d’âge, il n’y a souvent pas eu de changements majeurs dans le paysage de l’apprentissage de l’anglais depuis des décennies, et tout le monde parle aussi bien l’anglais. Ou aussi mal. »

Il est vrai que les méthodes scolaires d’apprentissage des langues étrangères n’ont pas fondamentalement évolué depuis plusieurs décennies en France, et cela se ressent tristement dans les résultats. Bien sûr, les plus jeunes sont plus naturellement exposés à l’anglais via internet. Ils voyagent aussi davantage. Ca aide! Internet est d’ailleurs un des outils et des vecteurs les plus puissants aujourd’hui pour être exposé aux langues du monde. Mais l’accès au contenu linguistique seul ne suffit pas à transformer sa maîtrise des langues. Il faut autre chose ! Heureusement, il existe un chemin, différent de l’approche scolaire classique qui nous a été enseignée à l’école, pour transformer sa maîtrise des langues étrangères. C’est tout le point de Language Booster ! Il y a donc de l’espoir pour toutes celles et ceux qui ont déjà terminé leurs études et luttent avec la langue de Shakespeare. 

Pour se rendre compte que remonter le niveau d’un pays en anglais sur quelques décennies est tout à fait possible, il suffit de jeter un coup d’œil chez nos voisins allemands. L’Allemagne est à la 10ème place au niveau mondial pour ce qui est de la maîtrise de l’anglais (#10/88). Quand on regarde la courbe de compétence en anglais en fonction de l’âge en Allemagne, on voit que les personnes de la classe d’âge la plus élevée (41 ans et plus) ont des niveaux de maîtrise de l’anglais similaires en France et en Allemagne : 55.63 pour l’Allemagne contre 54.16 pour la France. Mais contrairement à la France, le niveau des actifs en anglais ne cesse de s’améliorer au cours du temps : 62.51 pour les 32-40 ans, 64.68 pour les 26-30 ans et 66.34 pour les 21-25 ans.

Niveau de maîtrise de l'anglais en Allemagne en fonction de l'âge
Niveau de maîtrise de l’anglais en Allemagne en fonction de l’âge

Certains d’entre vous pourraient se dire que le niveau de l’Allemagne en anglais est en train de fléchir en regardant le score des 18-20 ans, mais ce n’est absolument pas le cas! En fait, c’est un phénomène que l’on rencontre dans de nombreux pays et qui s’explique très bien : les jeunes actifs tendent à être meilleurs que les étudiants car ils ont plus de chance d’être exposés à un contexte international dans leur travail et d’utiliser la langue au quotidien. Si les jeunes allemands sortent effectivement du système scolaire avec un tel niveau d’anglais, il est fort à parier que ce niveau ne peut qu’augmenter dans leurs premières années de vie professionnelle !

Maîtrise de l’anglais : la France, dernière en Europe

L’Europe possède, de loin, le niveau d’anglais le plus élevé de toutes les régions du monde et le score moyen de la région s’est encore légèrement amélioré depuis 2017, malgré un résultat de base déjà élevé.

Les pays du Nord de l’Europe occupent six des dix premières places de l’indice au niveau mondial. La Suède occupe de nouveau la première place après deux ans d’absence. Les Scandinaves, de façon générale, possèdent des niveaux d’anglais remarquablement élevés, grâce à des systèmes éducatifs solides, une exposition quotidienne à l’anglais dans les médias et une culture bien enracinée de l’internationalisation. 

Le rapport note néanmoins que l’Espagne (#32/88), l’Italie (#34/88) et la France (#35/88) présentent des « déficits persistants de compétences en anglais ». La France est bonne dernière en Europe avec un score en dessous de la moyenne de la zone (55.49 vs. 56.64) et pas franchement loin du niveau de compétence moyen mondial (53.34).

Ces dernières années, l’Espagne a pris le parti de lancer de nombreuses initiatives visant à favoriser l’internationalisation et le bilinguisme dans le pays. On devrait donc s’attendre à une évolution positive du niveau d’anglais des plus jeunes générations dans les années à venir.

En ce qui concerne l’Italie et la France, la situation dépeinte par le rapport EF EPI est plus préoccupante. L’anglais y est considéré, d’après le rapport, comme une menace aux langues nationales : « chaque fois que l’anglais est perçu comme une menace pour les langues nationales, les compétences en anglais du pays en souffre. »

J’aimerais pouvoir dire avec certitude que le rapport se trompe, qu’il distord la réalité, et qu’il n’y a pas de telle résistance à l’ouverture, à l’internationalisation et à l’exposition à de nouvelles langues dans notre pays. Mais j’ai croisé trop de personnes vindicatives sur le sujet pour oser prétendre que ce n’est pas un souci réel. Pourtant, si nous voulons transformer l’apprentissage des langues en France – et je suis convaincue que c’est indispensable dans le monde d’aujourd’hui – il va falloir que les idées évoluent. Parler et utiliser une autre langue, ce n’est pas oublier ou renier sa langue maternelle. Une deuxième langue n’enlève rien à la première. Elle ajoute. Parler plusieurs langues, c’est vivre et évoluer dans un monde plus riche, avec plus de dimensions, plus de nuances, de richesses et d’opportunités.

Maîtrise de l’anglais : et les entreprises ?

Il y a beaucoup de choses à dire sur la maîtrise de l’anglais dans les entreprises, au niveau mondial, et en France en particulier. Mais pour ce qui est de cet article, je vais me contenter d’adresser la question suivante : le niveau en anglais des salariés français est-il vraiment bien supérieur à celui de la population générale, comme on l’entend souvent ?

Si on se base sur les chiffres la dernière étude « corporate » réalisée en 2016 par EF, la réponse pour la France est : NON, pas vraiment non. Le niveau en anglais des professionnels français testés était de 54.75/100 contre 54.33 mesuré la même année pour l’ensemble du pays. L’écart de compétence mesuré est donc véritablement minime.

Niveau en anglais des salaries en 2016
Niveau en anglais des salaries en 2016

Comment expliquer alors cette « impression » de compétence supérieure du monde de l’entreprise qui n’est pas vérifiée par les chiffres ?

Une réponse est que la répartition de la compétence en anglais dans de nombreuses entreprises est hautement inhomogène. Certaines fonctions et niveaux hiérarchiques de l’entreprise maîtrisent en moyenne mieux l’anglais que beaucoup de cadres et d’employés d’une organisation. Cette constatation faite par EF s’applique à une grande majorité de secteurs et de pays autour du monde.

Les directeurs et membres de certaines fonctions (commerce, juridique, audit, stratégie, finance,…) interagissent avec leurs collègues et clients à l’étranger plus régulièrement que les employés ce qui leur permet de pratiquer davantage l’anglais et de développer naturellement leur maîtrise de la langue, au quotidien. Comme les compétences en anglais sont généralement très importantes dans ces fonctions, ceux qui les possèdent déjà sont plus naturellement et plus facilement promus à ces postes. Un cercle vertueux s’enclenche alors. A l’inverse, les personnes qui ont beaucoup de mal avec l’anglais partent avec un véritable handicap qui les freine véritablement dans leur progression, dès le départ. Peu à l’aise en anglais, elles ont plus de mal à obtenir des postes dans des fonctions de l’entreprise ou des niveaux hiérarchiques où la maîtrise de l’anglais est indispensable. Elles n’y sont donc que très peu exposés et ne progressent pas… voire régressent avec les années… ce qui ne fait qu’aggraver davantage la situation. 

On peut ainsi assister dans de nombreuses entreprises (et pays) à la naissance de deux populations distinctes, séparées par un fossé linguistique : une « élite » anglophone, internationalement mobile, plus susceptible d’être promue, d’atteindre certaines fonctions ou niveaux hiérarchiques, et des managers et salariés locaux, qui auront le plus grand mal à décrocher des promotions vers certaines fonctions ou niveaux hiérarchiques de l’entreprise.

Mon conseil personnel, si vous vous sentez ainsi freiné par l’anglais aujourd’hui, c’est d’en faire votre objectif de développement principal à partir d’aujourd’hui. Je sais… Je vous entends soupirer d’ici… C’est un effort d’apprendre une autre langue, c’est vrai. Peut-être ne vous sentez-vous pas d’affinité particulière avec l’anglais… Peut-être aussi avez-vous des souvenirs de cours poussiéreux qui vous ennuyaient à mourir… Peut-être avez-vous essayé mille fois et abandonné parce que ce que c’était trop dur, parce que vous avez développé des complexes ou fini par penser que vous n’en étiez pas capables… Mais s’il ne doit y en avoir qu’une, l’anglais est LA langue numéro 1 à apprendre aujourd’hui. Il y a mille raisons d’apprendre à l’aimer, des millions de façons de l’apprendre de manière fun et efficace et des milliards de retombées positives à venir dans toutes les sphères de votre vie !

A tout de suite pour un accompagnement personnalisé ou dans les formations !

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