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Lire dans la langue que l’on apprend est un moyen extrêmement efficace de consolider ses acquis et développer rapidement son vocabulaire.

Malheureusement, les contenus engageants adaptés aux débutants sont extrêmement rares et il faut le plus souvent avoir déjà atteint un niveau intermédiaire solide avant de pouvoir accéder à des ressources qui nous intéressent vraiment et dans lesquelles on aura plaisir à se plonger.

Il y a un manque criant, au niveau international, d’histoires créées pour les débutants, des ressources exploitables qui nous aident à nous hisser, de manière fun et efficace, au niveau intermédiaire.

Certains créateurs l’ont bien compris, et ils sont assis sur une véritable mine d’or !

L’un d’entre eux est le polyglotte Olly Richards, qui a créé, avec le support des collections Teach Yourself, toute une série de livres d’histoires courtes, dans toute une foule de langues différentes !

Quand la collection s’est enrichie en Novembre 2020 de son premier ouvrage en Coréen, “Short Stories in Korean”, je me suis littéralement jetée dessus !

Revue détaillée de l’ouvrage.

Short Stories in Korean : pour les intermédiaires vraiment ?

Ne vous laissez pas effrayer par la couverture du livre, qui classe le contenu au niveau intermédiaire et fait référence aux niveaux B1-B2 du Cadre Européen de référence pour les langues.

Je ne suis pas encore arrivée au niveau intermédiaire en Coréen.

On peut dire que je suis maintenant une “grande débutante”, ça c’est sûr, mais je ne pense pas en être encore arrivé au niveau B1.

J’ai réussi le TOPIK 1 sans trop de problème en Novembre dernier (niveaux A1-A2).

Je commence à avoir des bases solides en vocabulaire et en grammaire.

A la date d’écriture de cet article, j’en suis à peu près aux 2/3 du livre Korean Made Simple Volume 2 et dans le volume Débutant de Korean Grammar in Use, si cela peut vous parler !

Et je m’en sors TRES BIEN !

Les phrases du livre sont courtes, simples et utilisent des mots courants.

L’auteur a bien pris soin d’éviter les formes grammaticales rares ou les niveaux de langage les plus avancés.

Tout ceci fait que je prends beaucoup de plaisir à lire le livre, un chapitre à la fois, une histoire à la fois, tout en consolidant ce que j’ai appris, et en découvrant de nouveaux mots.

Ce classement du livre au niveau intermédiaire est d’autant plus incompréhensible que les histoires qu’il contient sont exactement les mêmes que les ouvrages du niveau débutant dans les autres langues, classés A2 – B1 dans le cadre européen de référence pour les langues.

Ce positionnement au niveau A2 – B1 me paraît beaucoup plus juste.

Je trouve le livre sur Amazon
Short Stories in Korean – Intermediate ICI
Short Stories in Spanish – Beginner ICI
Short Stories in German – Beginner ICI

Short Stories in Korean : structure de l’ouvrage

Les conseils

Je vous laisse découvrir les premiers chapitres du livre qui contiennent tout un ensemble de conseils pour utiliser au mieux l’ouvrage et suggèrent un process de lecture en 6 étapes, que j’ai adapté à mes besoins pour y ajouter la dimension audio.

Je vous donne mon process exact dans la suite de cet article.

A mes yeux, le conseil le plus important de cette première partie du livre est d’accepter que l’on ne va pas nécessairement TOUT comprendre quand on lit une histoire.

C’est tout à fait normal et tout à fait OK, puisque l’on est en train d’apprendre!

Le but est de ne pas se laisser gâcher le plaisir de l’immersion en passant son temps le nez dans le dictionnaire ou la grammaire pour aller chercher TOUS les mots, TOUTES les expressions et TOUTES les formes grammaticales que l’on ne connait pas.

Parfois, comprendre le sens général, l’esprit d’une phrase ou d’une expression suffit à comprendre ce qu’il se passe, et c’est assez pour avancer dans l’histoire.

Le but premier de ce type de lecture est l’immersion.

C’est de prendre du plaisir en s’immergeant dans la langue, en suivant des histoires palpitantes et tous leurs rebondissements.

Arriver à la fin de l’histoire et éprouver la satisfaction de comprendre ce qui s’est passé est plus important que de comprendre chaque mot et chaque tournure de phrase à 100%.

 

Chercher l’exhaustivité dans la compréhension, boucler sans fin sur un mot ou un expression, tue la progression et le plaisir, et va à l’encontre de l’objectif d’immersion.

Plus vous lirez, plus vous progresserez, et toutes ces heures de lecture finiront par complètement transformer votre maîtrise de la langue.

Mais vous n’arriverez pas à progresser en lisant cent fois en boucle la même histoire. Il faut accepter de passer à l’histoire suivante une fois que celle que vous venez de lire vous a donné tout ce qu’elle pouvait vous donner.

C’est très exactement la stratégie que je suivais sans vraiment en avoir conscience quand j’ai transformé ma maîtrise de l’anglais il y a bien longtemps en m’immergeant dans des séries.

Si je n’avais pas compris un passage et que celui-ci était crucial pour comprendre l’histoire, alors je restais dessus le temps de comprendre l’élément qui m’avait échappé.

Mais si j’avais parfaitement compris la situation alors je laissais l’action se dérouler naturellement, même si je n’avais pas compris à 100% les propos échangés, et je prenais plaisir à suivre l’histoire jusqu’au prochain blocage.

Je trouve ce genre de lâcher-prise beaucoup plus difficile à tenir avec l’écrit, car la tentation est plus grande de se précipiter sur un dico, mais il est tout aussi important, et il fera toute la différence dans le plaisir que vous prenez à lire, et dans votre progression !

 

 

Les histoires

Le livre contient 8 histoires, chacune dans un genre littéraire différent.

Au début de chaque histoire, une illustration donne le ton : science-fiction, aventure, mystère, ou tout simplement tranche de vie.

Chaque histoire est découpée en 3 ou 4 chapitres de 3 à 5 pages chacun.

Puis chaque chapitre est suivi d’un résumé, en Coréen, de tout ce qui s’est passé.

Cela permet de vérifier que l’on a bien compris l’histoire et de découvrir une autre façon d’exprimer les choses.

Une section vocabulaire donne ensuite la définition des mots mis en gras dans le texte du chapitre.

Et enfin, quelques questions à choix multiples vous permettent de tester votre compréhension.

Short Stories in Korean : Première histoire
Début du chapitre 1 de Short Stories in Korean

Short Stories in Korean : les plus et les moins

Je vais commencer rapidement par la liste des moins, les pistes d’amélioration que je vois pour l’ouvrage, avant de passer à la liste de ses incroyables plus :

  1. Une classification au niveau intermédiaire incompréhensible à mes yeux ;
  2. Une adaptation culturelle parfois incomplète ;
  3. Un choix de mots mis en gras parfois étrange.

Le premier point, on l’a déjà abordé, c’est le classement incompréhensible de l’ouvrage aux niveaux B1-B2 du CECR.

Bien sûr, il est évident que si le français est votre langue maternelle, vous aurez beaucoup plus de facilité à lire la même histoire en espagnol qu’en coréen, ne serait-ce que par la proportion énorme de racines que nos deux langues ont en commun, et grâce à l’utilisation de l’alphabet latin.

Mais les niveaux du CECR sont basés sur des compétences et un niveau de vocabulaire que vous possédez ou non, pas sur une difficulté perçue en relation avec votre langue maternelle.

Au niveau de son contenu, du vocabulaire et du niveau de langage employé, le livre est à mes yeux du même niveau que les autres ouvrages de la collection qui tous reprennent les mêmes histoires (avec des modifications et adaptations culturelles mineures).

Cet écart de classification est dommage car il risque de décourager de nombreux grands débutants de le lire, alors qu’il est tout à fait abordable pour eux !

Début du chapitre 1 de Short Stories in Spanish. Comme vous pouvez le voir, il s’agit de la même histoire, adaptée en espagnol!

Le 2ème point, c’est une adaptation culturelle parfois incomplète.

Le Coréen que vous lirez dans l’ouvrage est extrêment naturel et fidèle à l’utilisation qu’en font les natifs. Les différents niveaux de langage et l’utilisation des formulations honorifiques sont parfaitement justes.

Par contre, il y a des petites choses qui passent naturellement mal d’une culture à l’autre.

Un exemple? (sans trop vous spoiler l’histoire)

Au début du chapitre 2 de la première histoire, Daniel et Julia arrivent en Corée.

Ils sont accueillis à l’aéroport par 정우 (Jeong Woo), l’ami de Daniel.

Daniel présente Julia, sa sœur, à son ami Jeong Woo, et celui-ci lui fait la bise sur les deux joues.

Faire la bise à quelqu’un est quelque chose qui ne nous choque absolument pas en tant que français, car c’est une coutume fortement ancrée chez nous. Mais c’est une des coutumes qui choque le plus les Coréens (ou peut-être même les asiatiques en général) quand ils arrivent en France !

Franchement, ce n’est pas gravissime.

Le plus important est que les apprenants du monde entier ont une nouvelle ressource de qualité avec laquelle s’entraîner.

Mais il faut juste avoir conscience que cet ouvrage a été écrit par des occidentaux (et plus spécifiquement des anglophones) pour aider d’autres occidentaux à apprendre le Coréen.

N’allez pas faire la bise à Séoul au premier Coréen ou à la première Coréenne que vous rencontrez parce que vous l’avez lu dans « Short Stories in Korean ». Il pourrait vous arriver des bricoles !

 

Le 3ème piste d’amélioration pour l’ouvrage concerne le choix du vocabulaire mis en gras.

Certains mots mis en gras dans le texte sont extrêmement courants, alors que d’autres mots ou expressions plus avancés ne le sont pas.

Parfois, un même mot se répète d’un chapitre à l’autre, alors qu’il ne s’agit que d’une inflexion différente d’un même mot de base, qui a déjà été traduit dans la section vocabulaire d’un chapitre précédent.

Si vous connaissez le verbe 아름답다 (être beau/belle), il est raisonnable d’imaginer que vous savez le conjuguer aux temps de base (passé, présent, futur) et reconnaître que 아름다움 est le mot qui en est dérivé, et qui signifie beauté. Il ne devrait donc pas y avoir besoin de répéter ces mots de vocabulaire d’un chapitre à l’autre.

Choisir quels mots traduire dans la section vocabulaire d’un livre n’est jamais facile, et mon objectif n’est pas de critiquer bêtement le superbe travail qui a été fait, mais j’ai trouvé certains choix étranges, et même si la section vocabulaire est d’une grande aide c’est indéniable, j’ai dû la compléter par mes propres moyens.

Ces trois points d’amélioration ne doivent pas faire oublier la liste des incroyables plus de l’ouvrage :

  • Des histoires fun et agréables à lire dans une grande variété de genres différents ;
  • Des histoires courtes, qu’il est facile de finir, ce qui donne un sentiment d’accomplissement incroyable ;
  • Un découpage par chapitre qui permet de faire des bilans réguliers, de capitaliser le vocabulaire et de marquer des étapes claires dans la progression, comme autant de petites victoires ;
  • Pas de place perdue en traduction, ou encore pire, avec une version romanisée du texte ! Le livre fait 220 pages, et sur ce volume, vous n’avez quasiment que du Coréen. Le top !

Short Stories in Korean : bonus

Le livre “Short Stories in Korean » vient par ailleurs avec deux bonus :

  • 50% de réduction sur la version audio du livre, qu’il faut acheter à part. Ce code réduction est valable pour l’achat du livre audio via l’application Language Readers de Teach Yourself. Personnellement, je n’ai pas eu besoin de m’en servir car j’ai pu télécharger le livre audio dès sa sortie grâce à mon abonnement Audible.
  • Une 9ème histoire bonus que vous pouvez télécharger gratuitement au format PDF sur le site de Teach Yourself, ce qui vous fait encore plus de lecture en Coréen ! Personnellement, j’ai profité du fait que cette histoire soit offerte au format PDF pour l’importer dans LingQ, ce qui fait que je pourrai l’étudier dans l’application, avec recherche automatique du vocabulaire dans les dictionnaires en ligne. Le top !
Offre Essai Audible

 

Short Stories in Korean : comment je l’utilise

J’avance lentement mais sûrement, chapitre par chapitre, en suivant le process suivant :

  1. Je commence par l’audio. J’écoute le chapitre entier, le résumé et je réponds aux questions de compréhension. Si j’ai eu des difficultés importantes de compréhension, ou si j’ai l’impression d’avoir vraiment manqué des bouts entiers de l’histoire, j’écoute le chapitre de nouveau, une ou deux fois. Lors de ces écoutes supplémentaires, j’arrive en général à combler une partie des trous de compréhension, mais pas tous, et accumuler plus d’écoutes en boucle ne m’apporte en général pas grand chose.
  2. Je lis ensuite le chapitre dans le livre, d’une traite, en soulignant d’un léger coup de crayon les mots ou expressions que je ne comprends pas. Si un mot que je ne connais pas est en gras, je vais voir ce qu’il signifie dans la section vocabulaire, mais je n’interromps en aucun cas ma lecture pour aller dans le dictionnaire.
  3. Je cherche les mots et les expressions que je ne comprends pas dans le dictionnaire, et je capitalise tout ça sous forme de cartes mémoire dans Anki, en ajoutant éventuellement la phrase de l’histoire dont ils sont issus si je trouve cette phrase intéressante.
  4. Je lis le chapitre de nouveau. A ce stade là, je comprends quasiment tout (oh, joie!)
  5. J’écoute le chapitre une nouvelle fois, ce qui me permet de combler la plupart des trous de compréhension orale.
  6. Je passe au chapitre suivant.

Bien sûr, ce process n’est possible que parce que je possède les versions papier ET audio du livre.

Si vous n’avez pas la version audio, n’hésitez pas à suivre le process de lecture proposé dans le livre ou bouclez sur les étapes 2 à 4 de mon process, pour chaque chapitre.

Etudier un contenu en langue étrangère : processus complet
On reste très proche du processus générique que j’utilise pour étudier des contenus, que je décris ICI

Short Stories in Korean : conclusion

Malgré les quelques petits points d’amélioration mentionnés plus haut, Short Stories in Korean est une vraie ressource de qualité pour les grands débutants qui cherchent un premier livre à lire en Coréen avec des histoires variées, intéressantes et abordables.

J’espère sincèrement que Teach Yourself ne s’arrêtera pas là et poursuivra de traduire en Coréen les différents livres de la gamme, pour que l’on puisse disposer d’un répertoire encore plus vaste d’histoires. La collection comprend notamment un livre de 8 histoires courtes en espagnol de niveau intermédiaire qui pourraient être adaptées en Coréen à l’avenir.

Je n’ai pas encore fini la lecture de l’ouvrage, mais j’y prends beaucoup de plaisir et j’éprouvre énormément de satisfaction à voir grandir le nombre de pages que j’ai été capable de lire dans ma nouvelle langue !

Si je découvre d’autres ressources de cette qualité pour commencer à lire en Coréen, je n’hésiterai pas à les partager.

Bonne lecture !

 

Je le trouve le livre sur Amazon
En version papier ICI
En version audio ICI
Short Stories in Korean : Audiobook

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