LingQ est une plateforme exceptionnelle qui permet d’apprendre une langue étrangère à partir de contenus que l’on aime et qui nous intéressent vraiment : livres, articles, chansons, podcasts, vidéos YouTube ou encore épisodes de nos séries préférées.

J’utilise LingQ depuis des années, c’est un outil que j’adore et qui n’a cessé de s’améliorer au fil du temps.

J’ai publié plusieurs articles que vous pouvez retrouver sur le blog pour expliquer ce qu’est LingQ et comment l’utiliser :

Pour tout un tas de raisons que je partagerai sans doute dans un prochain article, j’ai récemment renoué avec la lecture numérique (de manière massive!), et pour ce qui est de la lecture en langue étrangère, avec la lecture avec LingQ.

Dans cet article, je vous propose de partager ma pratique afin de, peut-être, vous inspirer.

Au programme :

C’est parti !

Lire au format numérique vs. Lire un livre papier

livre numerique vs livre papier

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J’ai toujours été entourée de livres et je suis une véritable mordue de livres “à l’ancienne”, au format analogique, papier.

J’aime tout dans les livres : leur format, leur couleur, leur toucher. J’aime les ranger proprement dans mes bibliothèques, par thèmes, jouer sur les effets de taille et de couleur. J’aime les sentir autour de moi. Ils font partie de mon environnement et de ma vie.

J’ai déjà eu une première liseuse Kindle il y a des années, un Kindle Touch, acheté en 2012. J’y ai lu de nombreux ouvrages, mais pour une raison que j’ignore, je n’ai jamais complètement accroché.

Je suis donc toutes ces années restée fidèle aux bons vieux livres, des livres que j’achète partout, aussi bien sur Amazon (même si beaucoup diront que ce n’est pas bien) que dans des librairies spécialisées.

Oui mais voilà, comme tout le monde, j’ai un espace de vie limité, et loin de se calmer, mon appétit de lecture ne cesse de croître avec le temps.

C’est une très bonne nouvelle, car je ne cesse d’apprendre, me hissant successivement des épaules d’un géant à l’autre. Je ne cesse d’améliorer ma maîtrise des langues également, car la lecture est un exercice ultra puissant pour progresser.

Mais ma plongée dans la série des Agatha Raisin, profondément addictive, a eu raison du peu d’espace qu’il me restait. Les 17 premiers tomes de la série, dévorés de Janvier à Mai, ont achevé de remplir le dernier bout d’étagère qu’il me restait. Sans compter tous les autres livres lus entre temps…

Plus de place dans les bibliothèques. Plus aucun endroit où ajouter des bibliothèques à la maison. Plus aucun livre à revendre (je l’ai fait parfois). Me voici donc arrivée aujourd’hui à la limite de ma capacité de stockage!

C’est une des raisons qui m’ont fait reprendre la lecture numérique.

mon kindle paperwhite

J’ai donc acheté un Kindle Paperwhite, que j’aime beaucoup, et tout un ensemble de livres que je lis maintenant au format numérique.

[Si vous aimez la coque de protection, que j’adore, vous pouvez la trouver sur Amazon également.]

Un des avantages énorme du livre numérique par rapport au livre papier quand on lit en langue étrangère, ce sont bien sûr les dictionnaires intégrés qui permettent de trouver la traduction d’un mot simplement en posant le doigt dessus.

C’est très sympa, mais pour ce qui est de la lecture en langue étrangère, je préfère encore davantage lire sur LinqQ.

Je vous explique pourquoi tout de suite.

 

Lire avec LingQ vs. Lire sur un Kindle (ou toute autre liseuse numérique)

La première raison pour laquelle je préfère lire en langue étrangère sur LingQ plutôt que sur une liseuse, Kindle ou autre, c’est tout simplement que toutes les langues ne sont pas supportées.

Le superbe Kindle Paperwhite que je viens d’acheter permet d’importer différents dictionnaires, mais seules les langues les plus courantes sont disponibles.

J’ai ainsi pu télécharger des dictionnaires pour l’anglais, l’allemand et l’espagnol, ce qui est déjà pas mal et va bien me dépanner, mais il n’y a pas à ce jour de dictionnaire pour le Coréen par exemple.

La deuxième raison, c’est que LingQ permet de vous constituer votre propre base de mots personnalisée. Il est fait pour ça et garde à tout moment “en tête” les mots que vous connaissez (en blanc), les mots que vous n’avez pas encore rencontré (en bleu) et les mots pour lesquels vous avez créé un ‘lingq’, c’est-à-dire une carte définition (en jaune).

 

lingq carte définition

Dans l’onglet vocabulaire, vous pouvez retrouver l’ensemble des mots et expressions pour lesquels vous avez créé des lingqs, les revoir, compléter les fiches vocabulaire associées, faire évoluer leur status (de 1 à 4, le niveau supérieur, 5, étant l’état ‘connu’), ou encore exporter votre base de données pour intégration dans Anki.

lingq vocabulaire
Vous retrouvez l’ensemble des lingqs créés dans l’onglet vocabulaire. La phrase d’exemple est issue du texte que vous avez lu ! 🙂
lingq export anki
Si vous le souhaitez, vous pouvez exporter tous les mots et expressions sauvegardés au format .csv pour les importer dans Anki.

** Note ** Le fichier csv exporté par LingQ est très utile mais pas parfaitement “propre”. Je vous conseille donc de le retravailler sur LibreOffice ou Excel avant de l’importer dans Anki.

Si vous cliquez sur le bouton Review, LingQ vous propose tout un ensemble de questions sur les mots et expressions que vous avez sauvés, en utilisant le contenu des livres que vous avez lus. Une fonctionnalité juste énorme !

lingq revue recto 2
LingQ génère plusieurs types d’exercices. Ici, il vous demande tout simplement de trouver la bonne traduction de ‘abysmal’.
lingq revue recto 1
Mais il peut aussi vous demander de créer des phrases entières.
lingq revue verso 1

Comment importer un ebook dans LingQ

Pour importer un ebook dans LingQ, il suffit d’appuyer sur le bouton ‘Import’ puis ‘Ebook’.

lingq import ebook 1

La fonction d’import de LingQ supporte de nombreux formats : EPUB, PDF, DOCX, TXT, MOBI, SRT, ASS, VTT, TTML.

lingq import ebook 2

La fonction d’import est très rapide. Il ne faut pas plus de quelques secondes pour que la première leçon s’ouvre et que vous puissiez commencer à étudier.

Les ebooks sont découpés en plusieurs leçons de taille raisonnable.

Ils sont importés par défaut en mode privé, ce qui est parfaitement normal, car il faut bien évidemment faire attention aux droits d’auteur. Vous avez acquis les droits nécessaires pour lire le livre au format numérique mais ce n’est pas le cas de tous les autres utilisateurs de la plateforme. Le mode privé permet donc de protéger le contenu de l’ouvrage.

Si vous le souhaitez, vous pouvez ajouter une image à la une pour votre nouveau cours, ce que je fais systématiquement car cela rend ma bibliothèque virtuelle LingQ beaucoup plus attractive.

lingq import ebook 3

Lire avec LingQ : 2 cas d’usage intéressants

J’ai 2 utilisations très différentes de LingQ en fonction de la langue dans laquelle je lis.

Usage 1 : LingQ comme outil d’apprentissage

Pour les langues que je suis en train d’apprendre, et dans lesquelles je ne suis pas encore une lectrice autonome, j’utilise LingQ de “façon classique”, comme un outil d’apprentissage.

J’essaye de trouver des contenus qui correspondent à peu près à mon niveau du moment, sur la plateforme et sur internet, et j’utilise toute cette matière pour progresser pas à pas.

Jusque récemment, c’était la seule utilisation que j’avais de LingQ car je ne voyais pas nécessairement l’intérêt de l’utiliser pour une langue que je maîtrise très bien, comme l’anglais.

Mais cette année est revenue plus forte que jamais l’envie d’écrire des histoires, des romans, en français bien sûr, mais également en anglais, langue qui ouvre un potentiel de lecteurs bien plus important.

Pour se faire, j’ai besoin de pousser encore plus loin mon niveau de maîtrise de l’anglais, excellent pour le monde professionnel, mais sans doute perfectible dans le cadre d’un projet plus littéraire.

 

Usage 2 : LingQ comme outil de “pratique délibérée”

deliberate practice

J’ai toujours énormément lu en anglais, et je n’ai plus besoin de dictionnaire depuis une éternité.

Cependant, il faut bien avouer qu’il existe encore des mots plus rares et des expressions moins usitées que je comprends parfaitement en contexte, dans le fil de mes lectures, mais qui ne font pas partie de mon vocabulaire usuel, actif.

Or ces mots, ces expressions, j’en ai besoin pour être capable d’écrire des textes plus riches, plus nuancés, plus littéraires que ce que j’écris d’habitude.

Autrefois, je notais parfois dans un carnet un mot, une tournure de phrase que je trouvais particulièrement belle ou intéressante, et que je voulais être capable de pouvoir réutiliser.

Mais ces carnets, je n’avais jamais le temps de les reparcourir, et j’ai fini par les abandonner.

Lire autant en anglais et ne pas capitaliser tous ces éléments qui me permettraient de pousser encore plus loin vers l’excellence ma maîtrise de la langue m’est récemment devenu insupportable.

J’ai compris que, d’une certaine façon, je perdais mon temps…

Pas de manière absolue, car il faut garder sans cesse le contact avec une langue ne serait-ce que pour l’entretenir…

Et puis aussi parce que les contenus que je lis en anglais sont en soi extrêmement intéressants ou délicieusement divertissants. 😉

Mais à la fin de la lecture d’un ouvrage, il ne me restait rien, absolument rien, aucune trace et aucune matière tangible sur laquelle travailler pour aller plus loin.

LingQ me permet de noter au fil de mes lectures les mots, les expressions ou les tournures de phrase que je veux intégrer et pouvoir réutiliser.

Cette liste s’enrichit au fur et à mesure de mes lectures.

Elle me suit partout, sur mon PC et mes appareils mobiles.

Je peux la parcourir quand je veux, sélectionner une expression que j’aime et m’habituer à l’utiliser, autant de fois qu’il le faut, jusqu’à ce qu’elle fasse “partie de moi”.

C’est ce que l’on appelle en anglais la “deliberate practice”, la pratique délibérée centrée sur les points précis que l’on souhaite améliorer, des exercices focalisés qui nous challengent et nous emmènent plus loin, vers l’excellence.

Avec LingQ, j’ai donc trouvé un moyen facile, viable et pérenne de dépasser la simple consommation de contenus en anglais et de me créer ma propre pratique délibérée.

L’objectif : aller chercher les 5% – 10% de maîtrise qui me manquent peut-être (je dis peut-être car je suis légèrement perfectionniste) pour réaliser mes rêves d’écriture.

Cette liste de mots et d’expression je peux, si je le souhaite, l’exporter au format CSV pour l’intégrer dans Anki et créer des cartes mémoire que je pourrai réviser. Pour le moment, je n’ai pas eu besoin de le faire car j’ai remarqué que la revue régulière de ma liste directement dans LingQ et surtout les exercices d’écriture délibérés que je fais suffisent largement à l’intégrer.

Anki est un outil exceptionnel quand on démarre l’apprentissage d’une nouvelle langue car il permet d’intégrer efficacement et facilement les premiers milliers de mots dont on a besoin pour s’exprimer. Mais à partir du moment où vous êtes déjà fluent dans une langue, l’exposition continue à cette langue et la pratique délibérée suffisent largement pour progresser.

Peut-être allez-vous trouver ça un peu fou que j’utilise un outil payant pour aller gratter les quelques pourcents de maîtrise que je veux gagner en anglais, mais n’oubliez pas que j’utilise LingQ pour toutes les langues que j’apprends ou entretiens (allemand, espagnol, coréen, etc.). J’amortis donc son coût sur l’ensemble de ces langues! 😉

Lire sur LingQ n’est pas obligatoire. Je suis convaincue que la technique des carnets de notes “à l’ancienne” fonctionne à merveille. Elle n’a juste pas résisté au temps avec moi, et je suis ravie d’avoir trouvé cet usage supplémentaire à LingQ pour alimenter ma pratique et progresser.

 

Lire avec LingQ : un aperçu de ma console

Comme je vous le disais plus haut, jusque très récemment, je n’utilisais pas du tout LingQ pour lire en anglais. Je ne voyais tout simplement pas l’intérêt sachant que je lis depuis des décennies sans avoir besoin d’un dictionnaire.

J’ai commencé au mois de Mai 2023 avec 4 livres des aventures d’Agatha Raisin, lus approximativement entre le 6 et le 20 Mai 2023 :

  • Agatha Raisin and Kissing Christmas Goodbye #18
  • Agatha Raisin and a Spoonfull of Poison #19
  • Agatha Raisin : There Goes The Bride #20
  • Agatha Raisin and the Busy Body #21

Vous pouvez voir la progression sur le graphique ci-dessous :

lingq statistics

Plusieurs choses intéressantes à voir sur ce graphique :

Les 4 livres représentent 246 458 mots lus, soit 61 637 mots en moyenne par livre. Les auteurs professionnels placent la barre du roman à 50 000 mots. Les romans de M.C Beaton sont donc parfaitement dans l’épure, sans excès. Ce qui est intéressant, c’est que l’on s’aperçoit qu’il est déjà possible de développer des personnages et des histoires intéressantes en 60 000 mots. Un bon ordre de grandeur à avoir en tête pour les aspirants écrivains. 😉

Ces 4 livres utilisent au total 10 444 mots différents. Attention, ne vous laissez pas impressionner par le chiffre : toutes les variations d’un même mot comptent comme un mot différent pour LingQ (comme ‘cat’ et ‘cats’ par exemple). Le nombre de mots différents, au sens de “mots racines différents” est donc beaucoup plus faible.

On retrouve ici le fait que la plupart des contenus du quotidien sont exprimés à partir de quelques milliers de mots seulement. Apprendre les mots les plus courants, à haute fréquence, permet ainsi d’augmenter rapidement son niveau de compréhension et sa maîtrise de la langue.

La progression est ensuite beaucoup plus lente et il faut une exposition prolongée à de nombreux contenus pour aller chercher des mots nouveaux. C’est ce que l’on peut voir ici aussi : si les 4 premiers livres m’ont “fait gagner” en moyenne 10 444 / 4 = 2611 mots par livre, les 2 tomes suivants n’apportent “que” 1086 et 944 nouveaux mots respectivement.

lingq apport vocabulaire decroissant

Ce que je retiens par ailleurs de cette expérience, c’est que la lecture sur LingQ a un petit côté grisant :

Le découpage d’un livre en leçons et la petite barre de progression présente en permanence à l’écran donne une sensation d’avancement constant et apporte sa petite dose de satisfaction.

Par ailleurs, l’application vous félicite régulièrement quand vous passez un cap en nombre de mots. Je n’en ai pas vraiment besoin, mais je vous avoue que je me suis prise au jeu, et je me demande parfois : Jusqu’où le compteur va-t-il monter? Y-a-t-il un moment où il va s’arrêter de progresser?

Bien sûr j’ai prévu de continuer à lire avec LingQ cet été.

J’ai également prévu des points de RDV ‘récap’ où je vais passer en revue les mots et expressions sauvegardées afin de les travailler et de les intégrer à mes écrits.

Hâte de voir tout ce que cet exercice va pouvoir m’apporter!

En espérant que cet article vous inspire et vous donne envie d’essayer vous aussi, quelle que soit la langue que vous apprenez.

Bonne lecture avec LingQ !

lingq anglais progres

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